Mmmh la bonne odeur du savon de Marseille. Ce cube à l’odeur typique d’huile et de propre, parfois un peu séché et biscornu. Ce produit que tout bon sudiste se doit d’avoir chez lui et que les touristes s’arrachent en venant chez nous, est un des emblèmes de Marseille, du Sud, de la France.

 

Aujourd’hui, on part à la découverte de l’envers du décor pour aller se faire mousser dans les chaudrons de la savonnerie Le Sérail.
C’est à Sainte Marthe, dans le 14e arrondissement de Marseille que se trouve la savonnerie. Un endroit désormais assez improbable mais en arpentant le quartier, vous vous rendrez vite compte de son passé très industriel. Et parmi les usines ou ateliers qui ont fleuri dans le quartier, le Sérail perdure depuis 1949. Depuis 2009, Daniel Boetto continue de faire vivre le savoir-faire légué par son père. La savonnerie est reconnue comme « Entreprise du patrimoine vivant ».

En arrivant devant la savonnerie, l’essence de lavande vous chatouillera les narines. Une fois dans la fabrique, vous aurez envie de respirer à pleins poumons tant ça y sent bon ! Et puis il faut bien dire aussi que l’endroit est beau. Le côté industriel mêlé aux montagnes de savons entreposés, ça a sacrément du charme !
Chaque vendredi après-midi, la savonnerie fait visiter gratuitement sa fabrique. Alors, comment on le fabrique ce fameux savon de Marseille ? 

 

 

Le savon de Marseille est un mélange d’huile végétale et de soude. On distingue deux types de savon. Le blanc, pour peaux grasses, est fait avec des huiles de noix de coco et de palme. L’autre, le savon vert, a la même composition mais en quantité réduite pour laisser place à 50% d’huile d’olive (pour arriver au fameux total réglementaire de « 72% d’huile »). Il convient aux peaux sèches. Le tout cuit dans un chaudron sous la surveillance du maître savonnier. La saponification transforme l’huile en pâte à savon. Il faut 48h pour que cette pâte, semblable à de la lave volcanique (vraiment pas esthétique au départ), se fasse. On se débarrasse de la soude excédentaire. Pour éliminer les impuretés, on utilise de l’eau salée car elle isole tout ce qui n’est pas molécule de savon. Un vrai cours de chimie cette visite !
Le maître savonnier doit ensuite goûter la pâte en y mettant un petit bout sur sa langue. Si ça ne pique plus, c’est que le PH est ok et la pâte à savon à point. Sinon, avec le progrès, il existe des machines à PH comme pour votre piscine mais ici, on le fait à l’ancienne !
Toute cette étape se déroule à l’étage, durant une semaine.

Vient ensuite le coulage, un étage en dessous. On ouvre les vannes ouvertes sur des bassins afin que la pâte à savon se solidifie pendant 48h. On la coupe ensuite en blocs et on laisse sécher une quinzaine de jours pour terminer par l’estampillage. Et hop, ça fait un savon de Marseille !
Si jamais il doit être parfumé, à la lavande ou avec d’autres huiles essentielles, cela prend 15 jours.

 

 

 

 

Si vous achetez votre savon frais, n’hésitez pas à le laisser sécher durant un an, un an et demi voire beaucoup plus si vous pouvez. Plus il est sec, meilleures sont ses vertus : pour la peau, pour les crampes, pour désinfecter voire même pour servir de dentifrice.

 

 

Et voilà, vous savez tout tout tout sur le savon de Marseille. Pour voir ceci de vos propres yeux, écouter les explications passionnantes sur ce produit Made in Marseille / Made in France et surtout sentir cette bonne odeur authentique, rdv à la Savonnerie Le Sérail !
Retrouvez également le savonnier au Salon Provence Prestige à Arles du 24 au 28 novembre.

Petit aparté également concernant le Label Savon de Marseille dans lequel la savonnerie est engagé. RDV sur ce lien pour en savoir plus sur ce sujet très important.

Savonnerie Le Sérail
50, Bd Anatole de la Forge
13014 Marseille 
Visites gratuites le vendredi entre 14h30 et 16h30
Boutique sur place

Et vous, avez-vous déjà visité une fabrique d’un produit emblématique français ? 

 

Julie

 

6 commentaires

  1. Excellent !! Je suis originaire de Toulon et je n'avais jamais pensé à faire ce genre de visite. J'espère pouvoir y faire un tour lors d'une de mes prochaines escapades dans le Sud. Ça l'air trop cool de voir ses énormes blocs.
    Je ne savais pas qu'il était conseillé de le laisser sécher pour améliorer ses vertus, j'en prends bonne note.
    Et pour le fait que le gars goûte pour vérifier le pH, j'ai récemment écrit un livret sur les utilisations de ce savon, pour lequel j'ai fait l'expérience de l'utiliser en dentifrice. Donc je confirme, on peut le mettre dans la bouche (enfin c'est pas comestible quand même).
    Voici le lien si ça vous intéresse : http://ecologie-citadine.com/le-savon-de-marseille-sous-toutes-ses-formes/

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