« Le Festival de Hyères, c’est le futur »

Cela fait désormais trois ans que j’attends avec impatience le dernier weekend d’avril pour assister au Festival International de la Mode et de la Photographie qui a lieu tout près de chez moi, à Hyères.

Lorsqu’on franchit l’entrée de la Villa Noailles, on se sent transporté dans un autre monde.
Un monde qui ne m’appartient pas, un monde tellement fou et inaccessible au quotidien que l’on est obligé d’être émerveillé.
Pour beaucoup, ce festival est l’occasion de se retrouver confortablement installé dans les chaises longues du jardin. C’est aussi un lieu de rencontre entre professionnels, journalistes, créateurs, photographes, musiciens… On parle très peu français à la Villa Noailles. Les looks des festivaliers sont tous plus improbables les uns que les autres. Mais rien ne surprend à Hyères.

Car on y vient aussi pour se montrer. Tout le milieu de la mode internationale est là alors forcément, il y a toujours ce côté détestable du paraître qui est présent. Mais ça, c’est essentiellement du côté de certains festivaliers. La Villa Noailles, avec ses jardins, ses chaises longues est un lieu où coolitude et chill règnent avant tout.
En parlant de coolitude, j’ai été marquée par la simplicité des stylistes et artistes présents.
Croiser Chloé Howl juste avant son live et l’entendre dire à un ami « Oh my god, pinch me ! », s’asseoir dans l’herbe et papoter avec Satu Maraanen, grande lauréate de l’année dernière et qui vient de lancer sa collab’ avec Petit Bateau, discuter avec les stylistes finalistes tout timides et fiers de leurs créations. Une simplicité déconcertante et tellement agréable qui vous donne un autre regard sur ce milieu.

x La Villa Noailles


La Villa Noailles est Le lieu du festival. Le monument historique est l’oeuvre de l’architecte Robert Mallet-Stevens. A l’origine du lieu, un couple de mécènes, Charles vicomte de Noailles et Marie-Laure de Noailles. Pour l’anecdote, ils étaient très amis avec Man Ray (normal!), ce qui explique qu’il y ait tourné son 3e film en 1928.
Pire que la maison de secrets, la Villa Noailles est un vrai labyrinthe. Trois ans après, je découvre encore de nouveaux lieux, de nouvelles pièces, et l’accès de certaines terrasses demeure encore un mystère.


Si l’on devait choisir un mot pour définir ce festival, ce serait : avant-gardiste.
A en voir son architecture, le lieu lui-même est avant-gardiste. Et c’est le cas pour tous les arts qui se rencontrent durant ce festival. Mode, photographie et même musique, ce festival regroupe tous les talents de demain. Comme il a été dit durant le discours d’inauguration : Hyères, c’est le futur.

x Mode


Du beau monde dans le jury mode, comme toujours. Avec entre autres, Carol Lim et Humberto Leon, DA de Kenzo mais aussi créateurs d’Opening Ceremony. Carol Song, directrice des achats d’Opening Ceremony, Jaime Perlman, DA de Vogue Angleterre ou encore l’actrice Chloé Sévigny.

Comme chaque année, les 10 stylistes finalistes concourent pour le prix du jury – Première Vision, le prix Chloé, le prix du public et pour la mention spéciale du jury. Pour ce qui est du palmarès, je vous laisse le découvrir ici (classe le lien vers Vogue hein!).

Je vous le disais plus haut, le monde de la mode n’est pas un monde qui m’appartient. Notamment par le fait que depuis que je suis ce festival, je ne comprends aucune des créations des stylistes. Rien n’est portable, tout est beaucoup trop artistique pour moi. Le vendredi soir encore, durant le défilé, je regardais passer les collections d’un air amusé, pas conquis. Mais ça, c’était avant.
Me balader au showroom des créateurs a pas mal changé ma vision des choses. Explication à travers mes coups de coeur.

Carol Song, membre du Jury devant la collection de Yulia Yefimtchuck

x Coralie Marabelle
Ma favorite. La jeune française a déjà travaillé chez Alexander McQueen et la Maison Margiela. Lauréate du prix du Public, Coralie a séduit le plus grand nombre d’entre nous avec sa collection féminine, élégante, poétique. Le sens du détail de la styliste a su faire la différence.

x Agnese Narnika
Je l’avoue, ses mannequins hommes aux chaussures et casquettes en plastique improbables font partie de ceux qui m’ont le plus amusée durant le défilé. Mais le showroom a été occasion de voir de plus près sa collection et d’y porter un autre regard. Vous le verrez dans le prochain article, la lettonienne s’est fortement inspirée des ouvriers pour réaliser ses créations. Le plastique est très présent mais pas n’importe lequel. Une matière ultra-légère, un genre de latex très doux dont elle doit être une des rares à avoir le secret. 
x Damien Ravn
Un des dix finalistes de Hyères2013 était de retour dans le sud de la France pour présenter ses collections qui lui ont permis de faire partie des 3 finalistes du ELLE Style Awards de Copenhague et son modèle pour Minnie Mouse. Comme Agnese, Damien travaille énormément sur la matière. Le jeune norvégien, belge d’adoption utilise une double couche d’une matière qui m’a fait pensé au papier mousse. Ok, vous visualisez pas trop avec mon explication, mais au toucher c’est vraiment intéressant comme procédé. 
x Satu Maaranen 
La grande gagnante de l’année dernière vient de lancer, le 29 avril dernier, sa collab’ avec Petit Bateau (et que l’on pouvait voir en avant-première à Hyères héhé). La finlandaise revisite la marinière et l’explique très bien dans une vidéo que je vous conseille vivement si ça vous intéresse. Satu présentait également sa collection personnelle au showroom The Formers et en clôture du défilé. 

x Photographie

Que serait la mode sans ces photographes qui savent mettre les modèles, les collections en valeur ? Hyères est une nouvelle occasion de mêler ces deux milieux complémentaires.

Cette année, mon énorme coup de coeur va au grand photographe de mode Steve Hiett dont les clichés ont fait le tour des magazines Vogue, l’Officiel etc.

Comme pour les stylistes, 10 photographes sont en lice pour le Grand Prix et présentent leurs oeuvres dans la salle voutée.
J’ai été très séduite par le finlandais Osma Harvilahti dont l’exposition est intitulée New Colour.
Le Grand Prix a été remis à l’italien Lorenzo Vitturi.

x Musique

Depuis quelques années, Stage of The Art s’occupe de la programmation musicale du Festival. Si Hyères est avant-gardiste en matière de mode et photo, c’est également le cas pour la musique.
C’est grâce à leur programmation qu’en 2012 j’ai découvert The Shoes, Cityzens! et Totally Enormous Extinct Dinosaurs. Mais cette année là, étant allée au festival un samedi et n’ayant pas d’accréditation, j’ai tout raté, et je le regrette encore ! Woodkid est même passé par là. Vous voyez donc le niveau d’avant-gardisme…
Cette année, Chloé Howl, Jakko Eino et C.A.R étaient de la partie. Enorme coup de coeur pour Chloé Howl qui s’annonce comme étant une des grandes révélations de cette année. Le finlandais Jakko Eino est également très très bon. Il faut dire que le cadre, le jardin suspendu avec vue sur la mer, était un cadre absolument parfait. Je ne pourrai rien vous dire de C.A.R car je n’étais pas là le dimanche. Mais la jeune     C.A.R était en première partie de Nasser au Bataclan, donc ça doit aussi être très bien !

Chaque année, le festival de Hyères est une parenthèse de rêve, de paillette mais aussi de coolitude. Le temps d’un weekend on se sent transporté dans un autre monde. Et lorsqu’on quitte la Villa Noailles, on n’a qu’une hâte : être à l’année prochaine.

Julie

4 commentaires

    1. Réserve ton dernier we d'avril de l'année prochaine, c'est vraiment quelque chose à faire 🙂

      Quant aux expositions, elles sont à la Villa jusqu'à la fin du mois de mai si tu es de passage à Hyères…

      Bises,
      Julie

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